CHILD HERITAGE

Storyboard, Layout, Genga, Douga, Celluloïd...

Au sein des locaux de CHILD HERITAGE, se trouve une galerie d’exception consacrée à une collection rare et singulière. En effet, celle-ci abrite des crayonnés ainsi que des celluloïds originaux provenant de l’univers de l’animation japonaise & des séries cultes! Ces dessins minutieusement exécutés à la main que vous pouvez retrouver dans le shop sont communément appelés Storyboard, Douga, Genga, Layout ou encore Celluloïd. Chacun de ces éléments joue un rôle primordial dans la production d’un dessin animé & d’un long-métrage, où ils occupent des étapes clés et spécifiques.  

L' Animation de "Base"

Dans le domaine de l’animation traditionnelle, chaque image est soigneusement dessinée à la main. Cette tâche requiert une grande minutie et un savoir-faire technique conséquent. En effet, pour obtenir une seconde de film fluide et dynamique, il est nécessaire de réaliser vingt-quatre illustrations, qui, juxtaposées les unes aux autres, donnent l’illusion du mouvement à l’écran. Bien entendu, ce chiffre peut varier selon les besoins artistiques et techniques de chaque projet.

Dans le but d’éviter la réalisation fastidieuse de la même scène sur chaque feuille, les professionnels de l’animation ont recours à une feuille de plastique transparente, fabriquée à partir d’acétate de cellulose, qui porte différents noms, tels que Cell, Cellulo ou Celluloïd. Cette méthode astucieuse permet de créer des animations aisément. Pour cela, il suffit de dessiner un personnage sur une feuille de Cellulo et de le placer devant le décor souhaité, évitant ainsi de dessiner le décor à chaque fois. Pour réaliser une animation fluide, l’ensemble des poses qui composent le mouvement du personnage est dessiné sur différentes feuilles de Cellulo, avant d’être superposé dans le bon ordre sur le fond de décor. Mais avant la réalisation de ceux-ci, plusieurs étapes clés précèdent.

1. Le Story-board

Une fois le scénario terminé, l’étape primordiale consiste à élaborer le Story-board, qui joue un rôle crucial dans l’ensemble du processus. Il permet de résumer l’histoire à travers des croquis simplistes ou des esquisses qui orientent la suite du travail. Le Story-board précise notamment le nombre de scènes et de plans (aussi appelés Cut), ainsi que les déplacements des personnages, des caméras, les dialogues et les effets sonores. En outre, chaque dessin du Story-board peut être accompagné d’annotations détaillées qui fournissent toutes les informations utiles que le Story-Boarder a jugé nécessaire de préciser. En général, cette tâche est réalisée par le réalisateur ou le directeur de l’animation.

Story-board de Mon voisin Totoro, Studio Ghibli, 1988

2. Le Layout

La prochaine étape dans la production d’une animation est celle du Layout, où les directeurs d’animation ou animateurs clés sont sollicités pour créer des illustrations plus détaillées de chaque petits croquis du Story-board afin de préciser davantage les détails et de faciliter le travail des animateurs. Ce processus permet de concrétiser le Story-board en y intégrant plus d’informations et de créer une cartographie détaillée de chaque plan, permettant à chaque service artistique de travailler simultanément et plus efficacement.

Tandis que le Story-board se concentre sur la traduction du cadrage souhaité pour les différents plans ainsi que sur les transitions et mouvements de caméra (et de personnages) prévus, le Layout quant à lui précise quels éléments doivent être dessinés sur celluloïd pour chaque plan. Le Layout donne également des indications très précises sur la manière dont les éléments en mouvement placés sur celluloïds doivent être animés (mouvement, direction, vitesse) ainsi que sur les effets de lumière à utiliser.

La prochaine étape dans la production d’une animation est celle du Layout, où les directeurs d’animation ou animateurs clés sont sollicités pour créer des illustrations plus détaillées de chaque petits croquis du Story-board afin de préciser davantage les détails et de faciliter le travail des animateurs. Ce processus permet de concrétiser le Story-board en y intégrant plus d’informations et de créer une cartographie détaillée de chaque plan, permettant à chaque service artistique de travailler simultanément et plus efficacement.

Tandis que le Story-board se concentre sur la traduction du cadrage souhaité pour les différents plans ainsi que sur les transitions et mouvements de caméra (et de personnages) prévus, le Layout quant à lui précise quels éléments doivent être dessinés sur celluloïd pour chaque plan. Le Layout donne également des indications très précises sur la manière dont les éléments en mouvement placés sur celluloïds doivent être animés (mouvement, direction, vitesse) ainsi que sur les effets de lumière à utiliser.

Story-board de Mon voisin Totoro, Studio Ghibli, 1988

Le Layout présenté dans l’exemple comporte des perforations appelées “Peg Holes” dans sa partie supérieure, qui servent à maintenir les feuilles alignées pour les animateurs. Avant l’ère du numérique, elles permettaient également d’aligner les celluloïds lors de la prise de vue de la caméra.

Dans le coin supérieur droit, le numéro de plan est noté à côté de “CUT” et le temps en secondes est noté à côté de “TIME”. Cependant, dans les films de Hayao Miyazaki, il n’y avait pas de numéro de Scène indiqué sur les Layouts.

En outre, chaque feuille de Layout comporte deux cadres. Le cadre intérieur, appelé “Safe Frame”, indique une zone de sécurité pour s’assurer que l’essentiel de l’animation et du scénario soit toujours visible, quelle que soit la taille de l’écran. Ainsi, tout ce qui est important doit être contenu dans ce cadre. 

Après cela, le directeur de l’animation s’occupe de corriger les Layout et enregistre les modifications sur une feuille de papier Layout comme celle-ci montrée ci-dessus. Pour la petite anecdote, Monsieur Myazaki lui-même à dessiné des Layout, pour les films de Laputa, Mon voisin totoro ou encore Le Voyage de Chiiro par exemple. Mais il était évidemment assisté dans son travail et une grande partie de ces travaux sont en fait des corrections. 

Après que les Layout ont été corrigés et approuvés par le directeur de l’animation, les animateurs peuvent se lancer dans la production des Genga. Cette étape implique la création de toutes les poses importantes de chaque personnage dans chaque séquence, dans le but de donner un aperçu de l’animation finale. Les traits des dessins commencent à être plus précis et détaillés.

3. Les Genga & Douga

Layout de Naruto Shippûden, Studio Pierrot, 2007

Genga de Naruto Shippûden, Studio Pierrot, 2007

Les images ci-dessus illustrent la progression de la réalisation de l’animation, passant du Layout (à gauche) au Genga (à droite), sur des pièces provenant de la collection personnelle de CHILD HERITAGE, dont nous sommes très fiers.

Cette étape marque une avancée significative dans le processus d’animation, mais la production des celluloïds n’est pas encore entamée car une dernière tâche doit être réalisée : les Douga.

Genga animation de Kaguya Sama, A-1 Pictures, 2015

L’équipe doit maintenant créer les dessins d’animation qui se trouvent entre les poses clés. Les intervenants sont les intervalistes, qui dessinent les dougas à l’aide d’une table lumineuse. Les dougas sont une version crayonnée précise de l’animation entre deux gengas. Les dougas doivent être impeccables car ils servent de modèles aux celluloïds. Les intervenants ont beaucoup de travail à faire, mais les animateurs doivent également refaire les poses clés de manière plus précise pour les transformer en dougas. Les dougas ouvrent et ferment généralement un cut, mais ils doivent souvent réaliser un certain nombre de dougas supplémentaires, qui sont considérés comme des poses clés à l’intérieur du même cut. L’image suivante montre un douga (à gauche) et le celluloïd correspondant (à droite).

Douga de Hunter x Hunter, Nippon Animation, 1999

Celluloïd Hunter x Hunter, Nippon Animation, 1999

4. Le Celluloïd

Une fois que les Douga ont été terminés et validés, ils sont transférés sur une feuille transparente appelée Celluloïd, Cell ou Cellulo (セル画, seruga en japonais). Les “Peg Holes” (visibles sur le bureau de l’image ci-dessus) permettent à chaque Douga d’être reproduit de manière identique en traçant les contours à l’encre noire ou en utilisant une machine spécialement confectionnée pour ça.

Ensuite, la gouache est appliquée sur le verso du Cellulo en utilisant des couches de peinture superposées. Peindre sur le verso a des avantages, car cela permet de masquer les débordements qui peuvent se produire sur la partie encrée, mais cela permet également de donner un aspect parfaitement lisse à la peinture sur le côté recto du Celluloïd. Une fois le Cellulo réalisé et numéroté, le Background ou BG qui fait office de fond décor doit être peint.

Réalisation d’un Celluloïd sur feuille d’acétate transparente par application de peinture 

Réalisation d’un Background sur feuille cartonnée par application de peinture 

Chez CHILD HERITAGE, nous avons une licence de cœur. Hunter x Hunter!  Dont voici l’exemple d’un Cellulo sur fond gouaché,  d’une culte scène présentée dans un dynamisme et une symétrie rappelant l’inoubiable coordination fraternelle de Gon & Killua. 

1.

Celluloïd seul, sans décor peint (background)

2.

Background original seul, sans celluloïd  

3.

Superposition du Celluloïd sur le background  

Et voilà ! Après l’application de la couleur et le séchage, il ne reste plus qu’à prendre en photo chaque Celluloïd devant son Background correspondant et le tour est joué. À une époque, l’animation manuelle avait révolutionné l’industrie du cinéma. Mais aujourd’hui, les méthodes de production ont considérablement évolué grâce à la numérisation, qui permet de réduire les coûts et d’optimiser le temps. La Japanimation ne fait pas exception à cette tendance, car les projets nécessitent souvent des cadences infernales pour être financièrement viables. Il est donc essentiel de travailler rapidement et à moindre coût.

Grâce aux outils informatiques, la production d’animations est devenue beaucoup plus rapide et efficace, ce qui explique pourquoi nous avons désormais une pléthore de contenus animés sur nos écrans. Cette croissance est une excellente nouvelle pour les consommateurs, qui ont accès à une grande variété de films et de séries animées, pourvu que la qualité ne soit pas sacrifiée sur l’autel de la vitesse de production.

Cependant, pour les collectionneurs de crayonnés et de Cellulo, l’avenir semble sombre. Ces pièces deviennent de plus en plus rares et difficiles à trouver, ce qui les rend de plus en plus précieuses. En effet, leur production a cessé depuis les années 2000, laissant place aux tablettes et ordinateurs. En dehors de Rilezu qui sont des Cellulo réalisés en post-production et produits en édition limitée, les licences tels que Naruto, Bleach, Hunter x Hunter 2011, Fullmetal Alchemist ou encore Demon Slayer, Boruto, My Hero Academia, Jusjutsu Kaisen, et même le Voyage de Chihiro n’ont pas été crée avec des Celluloïd comme nous l’avons décrit précédemment, mais ont été réalisé sur ordinateur, avec une partie de travail qui se fait encore sur papier. 

Mais ce n’est qu’une question de temps avant que tout soit digitalisé. Qui sait? Peut-être faut-il envisager une future collection de NFT de croquis d’anime? 

CHILD HERITAGE vous remercie de votre visite et espère que vous avez apprécié votre temps passé sur notre site consacré à l’animation japonaise traditionnelle.

Pour finir, nous vous laissons avec cette ancienne vidéo du processus d’animation de Sailor Moon. Vous ressentirez l’aura de l’ancienne ère de production des anime japonais…

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